Pour une typologie des repas en poudre
LES POUDRES, UNE TENTATIVE DE CLASSIFICATION
À chaque fois que je découvre une nouvelle poudre, je me suis rendu compte que, dans ma tête, je la mettais dans des cases. D’où cette idée de faire une classification, qui tend à montrer que le marché commence à se structurer autour de 3 grandes tendances.
1. Les poudres à avoine + maltodextrine + cocktail vitamines/minéraux
Ces poudres tirent leur énergie à plus de 60% d’un mélange d’avoine, de maltodextrine, et parfois whey et/ou soja. La maltodextrine est un groupe de glucides, extraits de l’amidon (de maïs généralement), qui représente au moins 20 % du contenu d’un sachet – l’autre 20 % étant la farine d’avoine et encore 20% pour l’éventuelle whey [1]. Ces ingrédients de base se trouvent en abondance et sont peu coûteux, ces poudres sont donc les moins chères. Ce sont aussi celles qui acceptent le mieux les apports de l’ingénierie agronomique… et par conséquent qui inspirent le plus de méfiance aux naturalistes. À cause de leur image industrielle et de l’inconnu sur leur chiffre dextrose équivalent (DE) / indice glycémique (IG), les maltodextrines souffrent d’une mauvaise réputation, et les poudres des autres catégories les utilisent même comme repoussoir pour leur propre publicité. Même chose pour le soja, pour des raisons sanitaires et environnementales.
Les versions vegan remplacent la whey par d’autres d’autres sources de protéines, généralement un mélange riz brun, soja, ou petits pois, voire chanvre, comme chez Jimmy Joy !
Exemples : Jimmy Joy (P.-B.), Queal (P.-B.), Soylent (USA), Jake (P.-B.), Kuasa (P.-B.), Nano (P.-B.), MealBlend (P.-B.), Bivo (Ita.) ; Smeal (Fr.) et Feed (Fr.) remplacent tout ou partie de la maltodextrine par de l’isomaltulose, un glucide à décomposition lente et faible IG.
Prix : de 1,60 à 3,50 € le repas
[1] Sources :
– https://www.facebook.com/joylentshake/posts/1807782712783457 : 100 g de maltodextrine dans un sachet de 520 g de Joylent, soit presque 20% (lien cassé depuis que Joylent est devenu Jimmy Joy).
– https://stonershake.com/wp-content/uploads/2016/06/StonerShake-Recipe-Changelog.pdf : 115 g de whey et 155 g de farine d’avoine, dans un sachet de 500 g de Stoner Shake, soit bien plus de 50% rien que pour ces 2 ingrédients. Le lien vers le PDF ne marche plus, depuis que Stoner Shake a changé de nom, dommage, et Lently, son nouveau nom, n’indique plus les grammages. On notera que Stoner Shake était un des rares fabricants, avec Bivo, à donner la répartition en grammage de ses ingrédients.
– Voir aussi les pourcentages d’ingrédients dans la fiche nutritionnelle Queal.
2. Les poudres 100% aliments peu transformés
À l’autre extrémité, ces poudres tirent leur énergie, vitamines et nutriments uniquement de produits naturels peu transformés : fruits, céréales, graines et légumes secs ou lentement séchés, puis moulus, le plus rapidement possible après la récolte.
Proches des mueslis, ces marques surfent en général sur la vague bio, anti-OGM, anti-maltodextrine et anti-soja. Elles sont par conséquent nettement plus chères que les autres, parfois plus du double. D’un point de vue scientifique, il semble difficile pour elles de pouvoir garantir les informations nutritionnelles entre les lots de fabrication : la nature fait ce qu’elle veut, d’une noix à l’autre. Je serais curieux de pouvoir mesurer les écarts de valeurs d’un lot ou même d’un sachet à l’autre…
Peuvent être végan, en fonction de la présence ou non de lait en poudre ou de protéine whey.
Exemples : Trinkkost (All.), Bertrand_bio (All.), Ambronite (Fin.), Vitaline (Fr.)
Prix : de 3 à 11 € le repas.
3. Les poudres à aliments peu transformés + cocktail de vitamines/nutriments
On pourrait presque dire que ces poudres se situent à mi-chemin des deux catégories précédentes : essentiellement à base de produits naturels peu transformés, complétés d’un mélange de vitamines et nutriments rajoutés. Cela permet d’avoir un meilleur contrôle des valeurs nutritionnelles, et de pouvoir rajouter des substances difficiles à quantifier suffisamment quand on se base uniquement sur des aliments. Forcément, l’argument bio et anti-OGM est moins mis en avant, voire absent (comme chez Lently).
Un de leur grand argument par rapport à la première catégorie, est de refuser la maltodextrine et le soja, ce qui est censé leur donner une image plus propre.
Elles sont souvent vegan.
Exemples : Huel (UK), Lently (P.-B.), Pulve (P.-B.)
Prix : de 2,30 à 5 € le repas.