La friandise de Feed
On ne va pas se mentir : pâte à tartiner ne rime que très rarement, pour ainsi dire jamais, avec nutrition saine. Celle du fabricant français Feed, disponible depuis le début du mois, entend bien être la notable exception à cet adage. Elle a été conçue pour apporter un repas complet léger, basé sur 400 kcal, quand on prélève une cuillère à soupe, adjointe à 80 g de pain. Le pot lui-même est assez petit, 200 g, on a l’impression qu’on l’aura fini en deux fois. Il faut vraiment garder en tête cette qualité du produit, à savoir qu’on est en présence d’un repas complet, et qu’il faut donc se limiter dans sa consommation. De toute façon, le prix du pot, 10 € pour ces petits 200 g, est toujours là pour cette piqûre de rappel… En incluant le prix du pain, très variable, on est entre 1,80 € et 2 € les 400 kcal complets. C’est tout à fait honnête, et dans la moyenne, et même plutôt moins cher, si on compare à des barres de 400 kcal.
Et surtout, surtout, c’est BOOONNN !!! Riche odeur de chocolat à l’ouverture, poudre de noisette bien visible. Attention, le goût n’est pas aussi douceâtre et laiteux que les habituels Nutella : cette pâte de Feed est plus cacaotée, un peu plus sèche en bouche, elle conviendra plutôt à ceux qui aiment le chocolat noir. Ça tombe bien, c’est largement mon préféré. La quantité recommandée par Feed, 33 g, correspond à une cuillère à soupe bombée. C’est peu, pour étaler sur 80 g de pain, soit, chez moi, quatre tranches rondes d’un pain « long » : finies les confortables épaisseurs de pâte, qui coulent un peu sur les bords ! ici, il faut racler sur la mie. Mais comme le goût est suffisamment intense, au final, c’est suffisant.
Mais pas complète en elle-même
400 kcal, c’est bien trop peu pour un repas de midi, mais ça reste idéal pour un petit déjeuner ou un goûter d’avant ou après le sport – le format même des tartines le rend parfait pour en faire un ou deux petits sandwiches, à glisser rapidement dans un sac de sport. Bon, si la dégustation elle-même se passe donc excellemment bien, qu’en retirer au niveau de tout ce qui fait les spécificités des repas tout-en-un ? Elle n’est pas si facile que ça à utiliser : si on comprend vite comment préparer 80 g de pain, prélever 33 g de pâte est nettement moins facile, surtout si on veut être précis au gramme près. Comme la pâte se prend au petit déjeuner, on a irrésistiblement envie de la comparer à ses concurrents que sont le muesli Granola de Huel ou le porridge Ready de Queal. Et là, elle perd en efficacité : ces deux-là procurent un rapport satiété/rapidité de préparation meilleur que la pâte à tartiner.
Autre question, au niveau de la promesse des repas en poudre, barre ou liquide, qui était d’être des recettes autonomes, tout-en-un. Ce que n’est pas cette pâte : elle n’est pas tout-en-une, puisque la majorité des protéines et glucides du repas est reportée sur un ingrédient extérieur, à fournir soi-même, à savoir le pain. Lequel peut varier considérablement dans les nutriments qu’il apporte, tant il en existe de variétés : blanc, complet, aux graines, aux noix, au son, au lin, noir, de mie, toasté ou pas, etc… Comment savoir ? On peut s’interroger aussi sur l’indice glycémique de certains pains, notamment du pain blanc, qu’on sait assez élevé – même s’il sera contre-balancé par les lipides de la pâte. Enfin, le profil d’acides aminés des protéines du pain n’est pas nécessairement aussi complet que ce qu’on attend habituellement d’une préparation tout-en-un complète.
La composition de la poudre elle-même pourrait être un peu plus technique ; on y trouve par exemple trois minéraux sous forme de sels phosphatés, ce qui n’est pas la meilleure idée. Il est cependant heureux que le premier ingrédient soit de la pâte de noisette : ça change du sucre ou de l’huile qui fait l’ordinaire de ces préparations. La noisette est même présente à hauteur de 25 %, ce qui est mieux que la fameuse Nocciolata, qui plafonne à 16 %, en deuxième ingrédient après le sucre, et mieux encore que la Charles Chocolartisan Klasik, où elle arrive à 13 %, après le sucre et les huiles. Notons aussi qu’elle est sans huile de palme.
Alors voilà, on perd en technicité et précision ce qu’on gagne en gourmandise. Car oui, la pâte de Feed est imbattable, on s’en doute, sur l’aspect friandise. Clairement, on est ici en présence de la plus délicieuse recette du fabricant. On en prendrait à la cuillère, sans s’arrêter. Et ça, c’est terrible !!!
Pâte à tartiner de Feed, 9,90 € le pot de 6 doses, tarifs dégressifs selon quantité, frais de port à 5,90 € offerts au-delà de 70 € d’achat.
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