Les bouteilles pré-dosées de repas en poudre semblent être à la mode, beaucoup de fabricants s’y mettent, comme Feed, Vitaline ou Trinkkost. J’ai depuis le tout début un sentiment très mitigé, par rapport à elles, que je vais essayer d’analyser ici.

Les avantages des bouteilles pré-dosées

Les bouteilles pré-dosées ont pour elles des avantages marketing et pratique évidents :

  • jolies
  • idéales pour les rayonnages des magasins et grandes surfaces
  • rassurantes, en laissant entrevoir la poudre qu’elles contiennent
  • personnalisables, elles se prêtent à de multiples formes, impressions et séries limitées
  • elles sont pratiques à acheter et à offrir
  • faciles à transporter
  • elles sont vendues comme immédiatement utilisables ou presque : on rajoute de l’eau, on secoue, et c’est prêt.
  • Parfaites pour essayer une saveur, avant de se lancer dans un achat en grosse quantité
  • une fois qu’on a consommé, on peut jeter (consommer, jeter, refrain connu, pensons au moins à la recycler) la bouteille vide ; pas besoin de se trimballer un shaker vide, puant et coulant dans un sac à dos ou pire, à la main, avec sa boule métallique qui fait gling-gling.
La parade des shakers sur un banc

J’avais aussi un Queal, mais je l’ai oublié à l’EFS lors d’un don du sang 🙁

Et leurs inconvénients

Or, dans toute la mesure du possible, je les déconseille et invite vivement les poudreux à continuer à préférer la poudre en sachet. Car les bouteilles pré-dosées présentent aussi nombre d’inconvénients :

  • ramenées au kilo de poudre, ou aux 2000 kcal, elles sont plus chères que les sacs en vrac
  • elles polluent (même recyclables, les meilleurs déchets restent encore ceux qu’on ne produit pas)
  • elles prennent de la place : quand vous en commandez une caisse, c’est surtout de l’air que vous recevez… Comparez aux déchets générés par un simple sachet contenant 18 à 20 repas ! Et leur transport, en termes d’énergie et CO2 émis par 2000 kcal s’en ressent forcément.
  • difficile de doser la quantité d’un repas selon ses besoins : celles de Vitaline proposent 400 kcal, celles de Feed 650 kcal. Ce sont des doses de repas très légers, pour une femme ou un régime, mais pas assez pour un homme même modérément actif, qui doit plutôt tabler autour de 700 kcal pour un repas (en se basant sur 2000-2100 kcal réparties en 3 repas).
  • Les shakers, enfin, n’ont pas été inventés pour rien. Leur volume, leur haut arrondi, leur diamètre, tout est prévu pour remplir au mieux leur fonction : secouer. Jusqu’à la petite boule en fil métallique ou la grille, qui fouettent et cassent les grumeaux. Rien de tout ça, dans les bouteilles pré-dosées, tout juste bonnes à mélanger la pulpe d’un jus d’orange. Résultat : des préparations grumeleuses, sans homogénéité, avec de la poudre coincée au fond. Et ruinée, la sacro-sainte expérience utilisateur. C’est d’autant plus dommage que ces bouteilles sont souvent proposées comme initiation aux repas en poudre. Comme première essai, franchement, il y a mieux. À cet égard, les premières bouteilles de Feed ont été catastrophiques : poudre lourde et contenants trop petits pour qu’on puisse même secouer ! Le fabricant a corrigé le tir, avec une bouteille plus spacieuse et une nouvelle recette de sa poudre, qui serait plus fine et se mélangerait maintenant sans grumeaux. Qui essayera verra.
  • Comme nous le signale Smeal sur Twitter, la conservation nutritionnelle est en défaveur des bouteilles, à cause des contacts accrus avec l’oxygène et la lumière.

Mon conseil, donc, si vous avez des bouteilles : avant de vous lancer dans la préparation, renversez toute la poudre dans un vrai shaker, ajoutez 400 ou 500 ml d’eau et profitez de la meilleure méthode possible ! Et si vous êtes en phase d’achat et que vous hésitez, préférez les sachets en vrac : vos papilles vous remercieront.

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